« Tummo » ou la chaleur vitale…
La chaleur vitale est un contrôle de l’énergie dégagée par le fluide séminal. Il canalise les circuits des nerfs psychiques principaux. Le voyage avait commencé, et avait commencé heureusement avec un ciel bleu doux, et une mer calme.
En tibétain, la chaleur vitale est désignée sous le terme « Tummo » dont l’enseignement est transmis selon la voie orale de Maître à disciple (futur Maître dans la continuité de la lignée). Cette science de la chaleur Vitale procède du mystique (entendez par là qu’elle se comprend par l’esprit, même avec l’enseignement oral).
Selon l’enseignement,
La chaleur vitale lorsqu’elle est maîtrisée « brûle » toutes les impuretés du corps…mais préalablement celles de l’esprit. Elle signifie également la sagesse.
Elle a été initiée par le yogi indien NAROPA faisant partie de la lignée de l’Adi bouddha Dorje Chang. Dans son concept, la maîtrise du processus dénoue les chakras dans leur subtil enroulement. Il s’agit d’une des six doctrines secrètes du Maître Naropa issues de la compréhension des techniques des divers yogas tantriques (dans la tradition, Naropa aurait reçu ces enseignements par Voie Directe).
Il est fortement déconseillé de s’engager dans sa pratique sans avoir reçu les enseignements oraux d’un Maître parfaitement accompli.
Dans l’exercice de la maîtrise de cette technique, les disciples sont soumis à un examen consistant à sécher des lingettes mouillées posées sur leur dos, assis dans la neige pendant la nuit jusqu’à l’aube. Celui qui a séché le plus de lingettes est déclaré avoir la meilleure maîtrise de Tummo.
Ces précisions faites, le constat qui peut être tiré de la chaleur vitale est la disparition des maladies du corps ainsi que le maintien de la chaleur corporelle quel que soit le temps extérieur. Des chercheurs occidentaux ont pu voir de leurs propres yeux des yogis faire fondre la neige en n’étant couvert que d’une robe de coton.
Dans la relation sexuelle, le fluide séminal se disperse naturellement, sans véritable contrôle, chez l’homme comme chez la femme. La recherche demeure alors celle du plaisir immédiat, d’une fusion avant tout physique, centrée sur les sens.
Pourtant, lorsque ce fluide est mentalement dirigé vers les nerfs psychiques appropriés, une chaleur subtile et une sensation de plénitude se diffusent dans tout l’être.
Si l’homme parvient à maîtriser cet élan intérieur et que la femme, de son côté, sait recevoir psychiquement – ou se laisse guider dans l’union mystique – elle accède elle aussi à une ouverture spirituelle, une plénitude intérieure rare.
Ce contrôle énergétique doit s’exercer au moment de la montée du fluide lunaire, afin de pouvoir l’orienter avec justesse.
L’homme qui seul dispose du fluide séminal doit obtenir ce contrôle.
Lors de ses exercices, il s’entraîne à maîtriser le flot en le canalisant dans sa force impérieuse (arrivant comme un cheval furieux selon l’expression) pour le conduire psychiquement et l’épandre dans les canaux psychiques comme dans le principe du « goutte-à-goutte ». Au fur et à mesure des exercices, l’homme ressentira des effets au niveau du corps (meilleure résistance à la maladie, au froid), toutefois sans l’enseignement oral complet, il n’atteindra pas la réalisation ultime.
Cette technique du Tummo n’est réalisable que dans la relation homme et femme le but étant l’accomplissement de la libération ultime ou Divine.
La simple relation sexuelle laisse ensuite une insatisfaction malgré le plaisir intense qu’elle peut procurer car la notion « spirituelle » échappe aux sens matériels. Si la notion spirituelle préside à la relation, même sans la maîtrise de l’énergie, la relation prend une amplitude différente, elle correspond à la recherche du sentiment de l’Amour. Ce qui explique les insatisfactions et déceptions sentimentales desquelles la notion spirituelle (il ne s’agit pas de religion) a été plus ou moins rapidement exclue.
Dans la relation sentimentale, la Voie de l’Amour est recherchée tout en l’étriquant d’exigences matérielles qui, par l’usure du temps, s’accentuent pour appauvrir les sentiments. L’émotionnel sentimental procède du spirituel, le réfuter revient à s’amputer de la sublimation qui est l’aboutissement de la relation amoureuse. Car, dans la relation sentimentale entre homme et femme, c’est bien l’osmose spirituelle qui est la véritable recherche.
Dzongkapa